
La révolte des Coptes de 746-747, un épisode tumultueux dans l’histoire du VIIe siècle en Égypte, fut bien plus qu’une simple insurrection religieuse. C’était un bouillonnement complexe de frustrations socio-économiques, de tensions ethniques et politiques qui culminèrent en une confrontation armée directe contre le pouvoir omeyyade.
Pour comprendre la genèse de cette révolte, il faut remonter quelques décennies avant. L’empire byzantin, autrefois maître de l’Égypte, avait cédé la place aux Omeyyades au début du VIIe siècle. Cette transition impliquait un changement de gouvernance, une modification des lois et surtout, une nouvelle vision du monde qui était loin d’être bien accueillie par tous les Égyptiens, notamment par les Coptes, la communauté chrétienne majoritaire du pays avant l’arrivée des musulmans.
Les Omeyyades, adeptes d’une forme stricte de l’Islam sunnite, imposèrent progressivement des mesures discriminatoires à l’égard des Coptes. Ces mesures prenaient souvent la forme de taxes exorbitantes ou d’obligations militaires supplémentaires. De plus, les conversions forcées étaient fréquentes, entraînant une résistance farouche de la part de ceux qui refusaient de renoncer à leur foi chrétienne.
L’intolérance religieuse croissante était un terreau fertile pour le mécontentement, mais il y avait également des facteurs socio-économiques importants en jeu. Les Coptes étaient souvent relégués aux professions les moins prestigieuses, tandis que les musulmans arabes occupaient les postes de pouvoir et profitaient des avantages économiques associés. Cette inégalité sociale aiguisait les tensions entre les deux communautés.
En 746, la situation atteignit un point critique lorsque le calife omeyyade Hisham ibn Abd al-Malik ordonna la destruction d’une église copte à Alexandrie. Cet acte, considéré comme une offense majeure par la communauté copte, déclencha immédiatement une insurrection à grande échelle.
Sous la direction de personnages charismatiques tels que Arsinois et Makar, deux chefs militaires renommés pour leur courage et leur détermination, les Coptes se révolterent dans toute l’Égypte. Les rebelles organisèrent des raids contre les garnisons musulmanes, mirent en œuvre une campagne de guérilla efficace et assiégèrent même la capitale Fustat pendant plusieurs mois.
L’ampleur de la révolte prit les Omeyyades au dépourvu. Le calife envoya alors une armée puissante sous le commandement du général Abd al-Malik ibn Qatan pour mater l’insurrection. Après des combats acharnés, les forces omeyyade parvinrent à vaincre les rebelles en 747.
Les conséquences de la révolte furent lourdes pour les Coptes. Beaucoup furent massacrés, d’autres furent réduits en esclavage, tandis que leurs églises furent détruites et leurs biens confisqués. Cette défaite marqua le début d’une période sombre pour la communauté copte en Égypte. La répression des Omeyyades fut impitoyable et les Coptes perdirent de nombreux droits civils et religieux.
Tableau: Les conséquences de la révolte des Coptes (746-747)
Conséquences | Description |
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Victimes civiles | Des milliers de Coptes furent tués lors des combats ou exécutés après la défaite. |
Déstruction des églises | De nombreuses églises coptes furent détruites par les forces omeyyades. |
Perte de droits civils | Les Coptes perdirent de nombreux droits civils et religieux, notamment le droit de construire de nouvelles églises ou d’accéder à certains postes importants dans l’administration. |
Pression économique | La communauté copte fut soumise à des taxes plus élevées et à des restrictions économiques. |
La révolte des Coptes de 746-747 reste un événement important dans l’histoire de l’Égypte. Elle témoigne de la résistance courageuse d’une communauté face à une oppression religieuse et politique. Cette révolte a également révélé les faiblesses internes de l’empire omeyyade, ouvrant la voie à son déclin ultérieur.
Enfin, cet événement nous rappelle que la complexité des relations interreligieuses et interethniques est un phénomène qui traverse les siècles. La compréhension du passé peut nous aider à mieux appréhender les défis contemporains liés à la diversité culturelle et religieuse dans le monde.